L’Ostéopathie, ça marche aussi pour les chiens !

Si l’ostéopathie est régulièrement utilisée pour les hommes et aussi connue pour les chevaux, elle l’est beaucoup moins chez le chien ; et pourtant, ils peuvent aussi en bénéficier. En effet, cette médecine non invasive, non douloureuse et non dopante peut être pratiquée en première intention ou en complément d’une autre médecine, y compris la médecine « chimique », lors de nombreuses pathologies.

  • Qu’est ce que l’ostéopathie ?

    L’ostéopathie est une médecine dite manuelle, douce qui considère l’organisme dans son ensemble et au sein de son environnement. Si le corps est programmé pour s’autoréparer en grande partie, parfois il est submergé, laisse un blocage et c’est tout son équilibre qui risque d’être impacté. Dans ce cas, une aide extérieure est nécessaire, c’est le rôle de l’ostéopathe.

    Le principe de l’ostéopathie consiste à ce que le thérapeute « écoute » son patient via ses mains (d’où le nom de médecine manuelle) afin de détecter les zones lésées qui déséquilibrent le corps entier et à terme provoquent des symptômes très divers : boiterie ou dissymétrie, inconfort pouvant aller jusqu’à la douleur, troubles digestifs, respiratoires, urinaires mais aussi comportementaux. Une fois là, ou les lésions localisées, un traitement sera engagé afin de lever le blocage et rééquilibrer le corps dans sa globalité. Il existe plusieurs façons de pratiquer l’ostéopathie et chaque thérapeute utilise celle qu’il maitrise le mieux :

    • L’ostéopathie structurelle : consiste à manipuler le squelette pour lui rendre son amplitude d’action maximale et « déspasmer » les muscles. En général la manipulation se traduit par un craquement
    • L’ostéopathie fasciale et viscérale : on utilise les masses musculaires et leurs enveloppes (les fascias) pour remonter jusqu’à la lésion et la traiter.
    • L’ostéopathie cranio-sacrée : consiste à évaluer la mobilité du crâne et des os de la colonne vertébrale en partant du principe que tout désordre de l’organisme a une répercussion sur ces structures.

    Beaucoup d’ostéopathes « mixent » plusieurs méthodes en fonction de la lésion mais aussi du patient. En effet, un des points particulier de l’ostéopathie est que le thérapeute ne peut travailler qu’avec l’accord de l’animal. Il s’agit avant tout d’un partenariat où l’ostéopathe propose son aide et le patient donne son accord. L’ostéopathie est avant tout une médecine préventive, elle permet de rééquilibrer le corps régulièrement afin qu’il puisse faire face aux diverses agressions extérieures et intérieures de la vie de tous les jours : attaques des bactéries et virus, petits coups lors de jeu ou des balades etc… Mais elle devient curative lors de traumatisme plus important ou de pathologie chronique.

  • A quels chiens est ce destiné ?

    Tous les chiens peuvent bénéficier de séances d’ostéopathie.

  • Quelles sont les indications et contre-indications ?

    Le champ d’action de l’ostéopathie est extrêmement large et peut s’appliquer sur tous les organes :

    Troubles locomoteurs : boiterie, dorsalgie, arthrose…

    Troubles digestifs : diarrhées ou vomissements chroniques

    Troubles respiratoires : toux chroniques

    Troubles urinaires : certains cas d’incontinences, cystites idiopathiques

    Troubles comportementaux : anxiété, stress, hyperactivité…

    Troubles dermatologiques : dermatoses chroniques, plaies de léchage…

    Troubles neurologiques : certains cas d’épilepsie

    Suivi post traumatique ou chirurgical : lors d’accident ou de chirurgie, le corps soulage la partie douloureuse le temps de la cicatrisation mais compense sur le reste des autres structures. L’ostéopathie permet de limiter les compensations et d’aider à la cicatrisation.

    Cependant, certains cas ne relèvent pas de l’ostéopathie, notamment les fractures récentes, les hernies discales en traitement structurel, les cas infectés et les tumeurs.

  • Comment se déroule une séance ?
    • Déroulement

    En général, le thérapeute commence par l’observation du chien (en statique et en dynamique) puis par la manipulation (palpation et mobilisation des structures) afin d’établir un diagnostic en fonction des lésions identifiées.

    Ensuite, il propose un traitement en fonction des lésions et du chien, contrôle régulièrement son travail (palpation et mobilisation) pour connaitre l’avancée du traitement et définir la fin de la séance.

    • Délai de repos

    Lorsque l’organisme présente des blocages qu’il n’arrive pas à régulariser seul, il installe des compensations afin de limiter la douleur et l’impact sur les autres structures. Ainsi, le corps retrouve un certain équilibre pour continuer de fonctionner. Lors d’une séance d’ostéopathie, le thérapeute va lever les compensations et retrouver la lésion d’origine pour la traiter ; mais cette manipulation va créer un déséquilibre temporaire. Si un effort est produit durant ce temps de déséquilibre, le corps va se replacer dans son état d’équilibre antérieur c’est-à-dire bloqué ! Un délai de repos est donc indispensable. Ce délai est défini par le thérapeute en fonction de son diagnostic et de son traitement.

    Même si le chien semble aller mieux avant, il ne faut pas réduire le temps de repos. Il est donc inutile de demander une séance d’ostéopathie 1 ou 2 jours avant une compétition, le traitement ne tiendra pas.

    • Nombre de séances

    Il est impossible de donner un nombre précis de séances. Il dépend de la lésion, de son ancienneté et du chien. Cependant, plus les lésions sont anciennes, plus il y a de compensations mises en place et plus il faudra de séances pour être efficace.

    En général, en fonction du déroulement de la première séance, l’ostéopathe sera plus précis quand au nombre et à la fréquence des séances.

    Pour un suivi préventif, une à deux séances annuelles, surtout pour les chiens sportifs, sont conseillées. Elles permettent de lever les blocages non visibles, non douloureux mais qui limitent l’amplitude de fonctionnement du corps et qui avec le temps peuvent provoquer des symptômes.

  • Il existe des ostéopathes animaliers et des vétérinaires ostéopathes. Ces derniers sont inscrits sur des listes consultables sur internet ou auprès du vétérinaire traitant.

    Le bouche à oreille permet aussi d’avoir une bonne adresse

  • Pour les chiens sportifs, l’échauffement (avec des exercices d’étirements) et la récupération sont des étapes incontournables pour préparer les structures à encaisser l’effort physique et ensuite à éliminer les déchets produits. Sans ces étapes, les tendons, ligaments et muscles seront beaucoup moins élastiques et les performances plus limitées et tous les organes d’élimination vont s’engorger (foie, poumons, reins).

    Lors de boiterie, une mise au repos immédiate est indispensable.

    Pour les chiens arthrosiques, des applications de chaud sur les articulations peuvent limiter la douleur. Il est également important de ne pas les laisser inactifs. En effet, l’absence de marche va accentuer la démusculation, les articulations seront moins bien tenues et l’arthrose sera plus douloureuse.

    Pour les pathologies chroniques, l’ostéopathie peut accompagner (et souvent potentialiser) d’autres médecines douces comme l’acupunture, l’homéopathie, l’aromathérapie ou la phytothérapie.

Reportage