Le coup de chaleur

vacances_iStock_000001827612XSmallLe chien est capable de maintenir sa température interne quasi constante (entre 38 et 39 °C) dans un environnement où la température ambiante varie. Ce processus est appelé thermorégulation. Lorsque les possibilités de cette dernière sont dépassées alors la température corporelle va varier elle aussi, pouvant ainsi provoquer de graves dégâts cellulaires. En pratique, le chien est capable de supporter une augmentation de 3°C ou une baisse de 4 à 5°C de sa température interne. Une fois cette marge dépassée, les lésions provoquées peuvent devenir irréversibles voire fatales.

La thermorégulation passive

Chez le chien, elle se fait de trois façons :

le rayonnement : composé de l’émission d’infra-rouges par la peau (faible pourcentage)

la conduction : transfert de la chaleur avec des milieux conducteurs comme le sol par exemple. L’air en lui-même est un mauvais conducteur thermique, mais lorsque la peau est mouillée cette conduction peut être multipliée par 25.

la convection : l’air réchauffé par le contact avec le corps (convection) monte et emporte la chaleur, ce qui permet un renouvellement de l’air plus frais au niveau de la peau.

Ces phénomènes expliquent les réactions du chien face aux fortes chaleurs estivales ou en appartement trop chauffé ; il recherche les endroits frais, aérés, se couche de préférence sur les sols humides et frais.

La thermorégulation active

Elle est mise en jeu lorsque la thermorégulation passive ne suffit plus à pallier l’effet de la température extérieure. Elle est représentée par une élimination calorique sous forme de vapeur d’eau. Chez le chien les glandes responsables de la perte de la chaleur par transpiration ne sont présentes qu’au niveau des coussinets.

– la voie principale de rejet de vapeur d’eau reste la respiration, notamment par l’halètement. Ainsi, l’air frais inspiré refroidit les gros vaisseaux, satellites de la trachée, montant au cerveau. L’air expiré, quant à lui, s’est chargé en vapeur d’eau. Son élimination rapide s’effectue grâce à la fréquence respiratoire élevée mais de faible amplitude.

– la salivation contribue également, pour une petite partie, à une élimination de chaleur.

– les surfaces d’échanges cutanées sont augmentées par une vasodilatation des vaisseaux, et une augmentation de fréquence cardiaque. Si le sang est envoyé en priorité au niveau de la peau pour contribuer à la perte de chaleur, cela entraîne en contre partie une diminution du volume sanguin au niveau du système digestif et musculaire.

Le coup de chaleur

beaglesmallIl apparaît lors de la période estivale avec de fortes températures extérieures, mais surtout lorsque le degré d’humidité ambiant est élevé, associé à un milieu confiné peu aéré (cas du chien dans la voiture par exemple), ou encore lors d’un effort intense sous de fortes chaleurs.

La thermorégulation active n’est plus assez efficace, l’évaporation ne compense plus la production de chaleur liée au métabolisme et la chaleur accumulée par radiation et conduction.

Les manifestations cliniques apparaissent quand la température corporelle dépasse les 42°C. Les symptômes dépendent alors de l’intensité de la chaleur et du temps d’exposition.

Lors de forme aiguë, la mort survient en moins de 24 heures, mais en cas de survie, il est indispensable de surveiller l’animal pour parer à d’éventuelles lésions dues à la chaleur (insuffisance hépatique ou rénale).

Si la température interne dépasse les 43°C, le chien est considéré comme en état de choc circulatoire, aggravé par le manque d’oxygène et les lésions tissulaires dues à la chaleur. On retrouve un chien en position couchée avec une fréquence respiratoire très élevée accompagné de râles dus à l’inflammation de la gorge, des muqueuses violacées, parfois une perte de connaissance due au développement d’un œdème cérébral qui entraîne la mort si un traitement approprié n’est pas mis en place rapidement.

Traitement

Il consiste avant tout à refroidir l’animal et lutter contre le choc. Pour cela, le mieux est de baigner le chien dans une eau à 20°C ou de l’arroser en insistant sur le cou et la tête. L’eau glacée est à éviter car elle entraîne une vasoconstriction périphérique réflexe qui diminue les transferts de chaleur. On peut également y associer un ventilateur afin d’augmenter l’évacuation de la chaleur corporelle.

La température corporelle doit être prise régulièrement afin de suivre l’évolution même après plusieurs heures. Pour éviter une hypothermie, il est recommandé de cesser le refroidissement dès que la température interne a atteint les 39°C.

Si le chien est en état de choc (conscience altérée, muqueuses très violacées) une visite d’urgence chez le vétérinaire est obligatoire.

Dans tous les cas, suite à un coup de chaleur, une visite chez un vétérinaire est indispensable pour être sur qu’il n’y ait pas eu d’incidence sur le bon fonctionnement des organes.

Les facteurs prédisposant:

friends dogsnon contrôlable :

Ce sont entre autres :

– les animaux jeunes et vieux, ils supportent moins la chaleur

– les races brachycéphales, leurs difficultés respiratoires entraînent une baisse de l’efficacité de la thermorégulation.

– le pelage de couleur sombre

– le pelage épais car il est plus isolant(mais protège mieux contre les rayons directs du soleil)

– les maladies telles que l’insuffisance cardiaque ou les affections respiratoires

contrôlables :

– l’hygrométrie ambiante

– la ventilation du local

– l’obésité

– la prise d’un repas qui augmente la production de chaleur

– la privation d’eau

– l’exercice musculaire

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Prévention

Lors de fortes chaleurs, le chien doit rester dans un endroit frais et surtout bien aéré et de l’eau fraîche doit lui être proposée à volonté.

Pour les repas, il est préférable de les donner en fin de journée quand la chaleur se fait moins sentir.

Enfin, les exercices intenses seront évités ou alors le chien sera douché avant et après l’effort.

 

 

 

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